Fátima Bosch Fernández couronnée Miss Univers 2025 après une polémique sans précédent
nov., 22 2025
Le 21 novembre 2025, à l’Impact Challenger Hall de Pak Kret, en Thaïlande, Fátima Bosch Fernández, une modèle mexicaine de 25 ans née le 19 mai 2000, a été couronnée Miss Univers 2025 — mais pas sans une tempête de critiques, de démissions et de suspicions de tricherie. Son sacre, célébré par certains comme une victoire du courage, a été immédiatement entaché par l’ombre d’un incident public humiliant survenu dix-sept jours plus tôt. Et ce n’était que le début.
Un scandale qui a fait trembler le plateau
Le 4 novembre 2025, pendant une cérémonie de présentation des sashes, Nawat Itsaragrisil, directeur national de Miss Univers Thaïlande, a publiquement rabroué Bosch. Selon plusieurs médias, il l’a traitée de « testa di legno » (tête de bois) ou de « dumb », l’accusant de ne pas publier suffisamment de contenus promotionnels. Quand elle a osé répondre, il aurait appelé la sécurité. L’humiliation a été filmée, partagée, et a déclenché une révolte silencieuse. Victoria Kjær Theilvig, Miss Univers 2024, a quitté les lieux en signe de solidarité. Plusieurs candidates ont suivi. L’ambiance est devenue électrique — et tendue.Le lendemain, Itsaragrisil a présenté des excuses, mais il était trop tard. La confiance était brisée. Et les doutes ont commencé à s’accumuler comme des nuages d’orage.
Deux juges démissionnent : la tricherie est-elle dans l’air ?
Puis, le 18 novembre, deux figures emblématiques du jury ont démissionné en plein milieu de la compétition. Omar Harfouch, musicien libano-français, a déclaré publiquement que le résultat était « prédéterminé ». Il a affirmé que des votes avaient été manipulés, que certaines candidates avaient été favorisées par des critères non publiés. Puis, ce fut au tour de Claude Makélélé, ancien footballeur international français, de partir. Son communiqué ? Des « raisons personnelles imprévues ». Un euphémisme. Les observateurs ont vu là un refus de cautionner un processus corrompu.Le paradoxe ? La compétition a continué. Sous la supervision de Mario, le PDG de Miss Universe, l’événement s’est déroulé comme prévu — mais avec une ombre qui ne voulait pas s’effacer.
La réponse de Fátima : « Je veux changer le prototype »
Lors de la finale, lorsqu’on lui a demandé comment elle utiliserait son titre pour inspirer les jeunes filles, Bosch a répondu avec une clarté rare : « Les femmes doivent parler, croire en leur valeur, et ne pas laisser personne remettre en question leur droit d’exister. »Elle, qui a étudié la mode à l’Universidad Iberoamericana et a vécu en Italie et aux États-Unis, ne se voit pas comme une simple porte-parole. « Je veux être celle qui a changé un peu le prototype de ce qu’est Miss Univers, une personne réelle qui laisse une trace », a-t-elle déclaré dans un entretien avec CBS News. Un message fort, presque révolutionnaire, venant d’une femme qui vient de traverser un enfer médiatique.
Elle a même posté, après sa victoire, un message en thaï sur les réseaux sociaux : « Un milliard de mots qu’on ne peut pas dire ». Une phrase cryptique, presque poétique. Les internautes ont déchiffré : elle parle des silences imposés, des injustices étouffées, des mots qu’on lui a fait taire.
Un sacre perçu comme une compensation ?
Les chiffres sont flous : selon Wikipedia, 100 candidates ; selon le Corriere della Sera, 126. Quoi qu’il en soit, Bosch a devancé Praveenar Singh (Thaïlande) et Stephany Abasali (Venezuela) — deux candidates fortes, populaires, et sans scandale. Et c’est là que la controverse s’aggrave.Sur Twitter, un commentaire viral résume l’ambiance : « Ils ont dû la couronner pour compenser l’injustice avant, et sauver Miss Univers ! ». Une théorie que beaucoup partagent. Est-ce un geste de réparation ? Une opération de communication désespérée ? Ou simplement la reconnaissance d’une force qui a survécu à l’agression ?
Paula Shugart, ancienne présidente de Miss Universe, a rappelé la mission fondatrice du titre : « Miss Univers ne vaut rien si elle ne soutient pas et n’émancipe pas les femmes qui y participent. » Bosch, en tant que quatrième Mexicaine à remporter le titre après Lupita Jones, Ximena Navarrete et Andrea Meza, incarne désormais cette mission — mais sous les projecteurs d’un feu de controverse.
Que se passera-t-il maintenant ?
Le comité de Miss Universe a annoncé une « révision interne » des procédures de sélection, mais sans détails. Les médias mexicains demandent une enquête indépendante. Des organisations féministes en Europe et en Amérique latine appellent à une réforme profonde du système de concours de beauté. Et Bosch ? Elle a déjà commencé à préparer son programme de sensibilisation à l’estime de soi chez les adolescentes — un sujet qu’elle connaît par cœur.La question n’est plus de savoir si elle mérite le titre. La question est : ce titre, à quel prix ? Et jusqu’où ira-t-elle pour le transformer en levier de changement ?
Foire aux questions
Pourquoi la réaction de Nawat Itsaragrisil a-t-elle provoqué une telle révolte ?
L’humiliation publique d’une candidate, surtout dans un contexte où les femmes sont déjà jugées sur leur apparence, a été perçue comme un abus de pouvoir symbolique. Le fait que l’ancienne Miss Univers, Victoria Kjær Theilvig, ait quitté les lieux en signe de solidarité a donné un poids politique à l’incident. Cela n’était pas juste un malentendu : c’était un signal d’un système qui réprime les voix féminines.
Pourquoi Omar Harfouch a-t-il accusé l’organisation de tricherie ?
Harfouch, qui a participé à plusieurs éditions de Miss Universe, a déclaré que les critères de jugement n’étaient pas transparents et que certaines candidates recevaient des instructions secrètes. Il a mentionné des « pressions financières » et des « manipulations de votes en coulisses ». Son départ a été vu comme un témoignage interne, pas une simple critique.
Fátima Bosch Fernández est-elle la première Mexicaine couronnée après Andrea Meza ?
Non, elle est la quatrième. Lupita Jones en 1991, Ximena Navarrete en 2010, Andrea Meza en 2020 — puis Bosch en 2025. Ce qui la distingue, c’est qu’elle a remporté le titre dans un contexte de crise institutionnelle, ce qui rend son succès encore plus remarquable. Elle incarne une nouvelle génération de candidates qui ne se contentent pas d’être belles, mais qui veulent être entendues.
Quel impact cette affaire aura-t-elle sur les concours de beauté à l’avenir ?
Les concours de beauté sont déjà en pleine mutation : ils privilégient désormais les causes sociales, les compétences intellectuelles et les parcours professionnels. Cette affaire pourrait accélérer la fin du modèle traditionnel. Si les organisateurs ne réforment pas la gouvernance, ils risquent de perdre leur crédibilité. Bosch, en tant que nouvelle titulaire, pourrait devenir la figure d’un nouveau modèle — plus juste, plus transparent, plus humain.
Que signifie le message en thaï de Bosch : « Un milliard de mots qu’on ne peut pas dire » ?
Ce message, bien que traduit en italien par certains médias, est probablement une métaphore. Il évoque les injustices silencieuses, les abus non dénoncés, les mots étouffés par la peur ou la pression. Pour beaucoup, c’est une déclaration d’intention : elle ne parlera pas de tout — mais elle parlera de ce qui compte. Et ce qu’elle choisira de dire, désormais, sera entendu dans le monde entier.